mardi 19 décembre 2023

Fin de nuit d'hiver.

 

Mardi 19 décembre 2023.

Lente fin de nuit. Étendue sur le côté je me découvre comme une fillette impudique, visitée par ma jouissance vaginale avec la grosse bite d'un mec; devenue plutôt vicieuse je l'ai laissé rentrer dans mon lit. Spasmes de volupté comme une suite de vagues marines. Tombée en extase devant l'érection d'une bite d'un trans je me suis retrouvée sur un lit d’hôtel à Bangkok. Le garçon, un lady boy de style africain à coté de moi, m'a fait accéder à ma féminité, devenue proche de la déesse volupté quand j'ai pu jouir dès la pénétration de sa queue dans l'anus. Complètement perdue dans ma féminité particulière, une porte de ma prison dans mon quotidien sous le ciel gris de l'hiver s'est ouverte. Mon gland, s'est mouillé , je finissais même par bander, reste de mon hétérosexualité. Quelle beauté je rencontre quand tu bandes mon chéri...Continuer à lire Jan Genet sans l'aide des guides touristiques de la culture et curés laïques .Avoir compris que c'est inutile de vouloir peupler l'inquiétant parc de ma solitude. Aucun remède pour rendre la présence de cette insupportable épouse moins dévastatrice. Elle est peut-être le plus puissant des antidotes pour dégueuler la boue du discours des autres. La solitude aura-t-elle au début le goût agréable d'un menu concocté avec des morceaux choisis d'amanite phalloïde? Seule, par l'anus, je peux rencontrer l'amour. Perdue, le yeux dans le vague, la Mort et la Solitude sont les portes d'entrée dans l'Oubli; réparateur de l'horreur d'une certaine blessure. Les mots ici s'étalent comme du jus de bite sur mon gland.



jeudi 3 août 2023

 

Délocalisation culturelle

Aucune envie ne me guide pour me définir hétéro ou homo. Cela n’a pas de sens. Ce serait croire à une classification des rôles qui vous enferme. Il est plus simple de parler des sensations qui peuvent affecter le corps, décrypter ce que cache son imaginaire. Découvrir la cause de ses motivations. Il ne s’agit pas d’exhibitionnisme mais plutôt d’éclaircir son propre point de vue. Ne pas être pris dans la rafle d’une étiquette. Laisser venir ce que l’on n’ose dire ni à soi-même ni aux autres. Définir ce qu’on entend même chez les freudiens par l’érotique anale. Cesser de ramener cet univers à un stade de développement où il ne fait pas bon pour l’équilibre mental de s’attarder. Tout le monde sait que les orifices du corps sont des lieux érogènes. Ce qui explique ce qui suit. Envie que l’anus puisse s’ouvrir comme une fleur, vivre une émotion venue à maturité, qui vous prend par une main de fer, dans le gant de velours du désir. La plus puissante des motivations connue de ma part. Celle qui me guidait depuis longtemps. Il aura fallu un long parcours pour me débarrasser d’un quelconque jugement sur cette tendance dont on peut être l’objet. Soyons cru mais pas vulgaire. Être en manque de pénétration par derrière signe l’approche d’une jouissance. Cela peut faire un bien fou, ce moment où l’on rencontre de manière définitive sa propre nature. Alors l’on cesse de se méconnaitre. Laissons une place sans lendemain aux fantasmes. Prêt à se rendre dans un endroit supposé glauque d’une ville où l’on baigne dans l’anonymat, pour se faire prendre, ce suprême dessert. Un urinoir publique en soirée est une sorte d’embarcadère pour un voyage vers l’île du plaisir. Le bonheur de voir un sexe inconnu entre ses jambes relève d’une esthétique qui n’a pas son équivalent. Fasciné par la beauté d’une paire de bijoux de chair pendante, les couilles, la plus belle des parures. Troublé, attiré par une beauté shemales, un transsexuel non opéré, qui invite à le contempler, telle une idole de beauté comme celles rencontrées dans le carnaval de Rio. La vue de l’érection du membre masculin crée une terrifiante envie de jouir, vision hypnotique où je me fond dans la beauté de l’autre. Accrocher son regard d’une manière irréversible, révèle une esthétique insoupçonnable, au-delà des images usuelles des tableaux romantiques. Est-ce cela ce qui pousse à franchir une porte pour découvrir le secret de sa propre féminisation ? L’incroyable expérience de la passivité désirée. Lire dans un regard que le moment convient pour une passe.

La révélation du secret d’une soirée prometteuse. Caresser pour faire bander, stimuler son envie de se faire prendre par derrière, appuyé contre un lavabo, ce mobilier d’une merveilleuse et simple utilité. En silence comme une femme, devenir enfin passif, sentir qu’on m’enfonce la plus belle chose visible du monde, sans plus attendre. Urgence de mettre fin au manque qui gouverne, surtout ne pas passer par des mots, ce cancer qu’on appelle langage ou autres préliminaires dont on nous rabat les oreilles avec la saga des couples amoureux. Soit l’ennuyeuse histoire de ceux qui finissent par se trouver après l’épreuve douloureuse d’un manque prolongé dans les romans photos. Ici on est dans un autre domaine qui a aussi sa place, le pulsionnel. Aucun discours préliminaire du séducteur professionnel n’est utile. Être attiré par un sexe d’homme en dehors de toute vulgarité et violence est une variante de la rencontre de l’altérité, une affaire intime où contrairement aux préjugés la pudeur joue son rôle. Rêver ainsi librement le dimanche après-midi par un temps proche de l’ennui est le signe qu’on en a fini avec les névroses de tous poils. Un orgasme intense est possible grâce au mouvement paradisiaque d’une grosse bitte lubrifiée dans l’anus enfin libéré des servitudes culturelles. On peut rencontrer la jouissance, gravir les marches de la beauté où une bite, le regard et l’anus s’enflamment, suscite une extase organique et visuelle. On peut enfin boire au sublime, le coït anal vous transporte hors de vous, vivre une étonnante rencontre avec le secret du corps. Puis partir dans la grande forêt, la foule des utilisateurs d’Internet, créer une barque, un Blog en dehors de tout espoir. Lancer mes dessins comme des bouteilles de naufragé à la mer.

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samedi 9 avril 2016

L'esprit de Maredsous.



Rendez vous à une terrasse pour un tête à tête hors temps, une chaussée de Waterloo aux bruits agressifs, un infâme trafic routier. Avant goût d’un été bruxellois chaud. Cela  nous pousse à l’intérieur du restaurant La Cigale. L’air étouffant est propice au relâchement. La bière froide très alcoolisée permet de voyager dans  les ruines du passé grâce aux photos anciennes en noir et blanc. Quelques écrits d’époque sont aussi sur la table. Le but était de confronter nos souvenirs, la passion de garder en vie l’esprit d’un temps révolu. Tout un monde de disparus revient à la surface, visite de catacombes, lutter contre l’avancée du royaume des morts .
Les menus sont commandés, de la bonne cuisine bourgeoise. Une jolie serveuse s'active. Deux anciens de l’École de métiers d’art de l’abbaye de Maredsous se sont ainsi retrouvés grâce aux miraculeuses connexions d’Internet. Les circuits du hasard ont mis en présence un créateur de bijoux connu et un autre ancien élève, qui n’aura jamais pratiqué la céramique, mais sera resté  un passionné du dessin. Ils se racontent ce que fut leur rencontre avec cette école particulière créée par des bénédictins, orientée vers l’artisanat d’art. Les souvenirs sont plutôt concordants sur les noms de personnages qui jaillissent de l’oubli. L’éclat d’un monde absent qui aura pourtant marqué leur style de vie. Chacun baigne à tour de rôle dans le mystère des années soixante. Attablés, les échanges de souvenirs s’accélèrent devant un menu typiquement belge. Plusieurs carafes de vin rouge du patron font le reste. Il est question dans la conversation de l’Esprit de Maredsous, une ambiance spéciale, aux contours difficile  à cerner, mais qui brille d’un singulier éclat au point qu’un demi siècle plus tard les effets s’en font encore sentir. Un projet pédagogique presque luxueux, hors du monde de l’utilitaire, osait se pratiquer sous le parrainage de moines bénédictins ouverts sur le monde. Le miracle à portée de main pour adolescents à l’avenir inquiétant. Les parents par un étrange désir trouvaient soudain une bonne adresse in extremis pour leur progéniture.
Au petit matin, sur un horizon alcoolisé, une vision  de l’origine  d’un parcours s’élabore. Autour de la table deux archéologues grattent le terreau de l'Ancien. On parle aussi de croisières, de la phobie de l'avion. Dernière bière forte de Maredsous. L'établissement est quasi vide maintenant.
Un étrange recoupement apparaît soudain, point de ralliement de deux histoires, événement déclencheur. Un tableau du peintre Marcel Warrand accroché dans le bureau du directeur de l’école le Père Grégoire Watelet.  Cette œuvre est restée vivante dans nos mémoires. Un style qualifiée d'abstraction lyrique. Donnait quelque chose à voir d’autre, avec la puissance de la nouveauté. Une beauté qui prend  par la main. Ouvre un nouveau champ sous le signe de l’esthétique, ce concept qui ne coure pas les rues. De quoi vous retourner. Nouvelle balise d'une biographie pour chacun. Le début des années soixante. Un passage secret de l’artisanat, idée première de la création de cette école,  au monde des artistes.
Les petites heures se pointent. Le personnel est fatigué, le restaurant ferme. On empile les chaises.

                                                                            *      
                                                                            
Revenus au même endroit, essayer de ne pas perdre un fil conducteur de son histoire. Quelqu'un parle. Un parcours non linéaire, pas celle des vainqueurs assis sur les décombres d’une ville  conquise. C'est plutôt une promenade en cercles concentriques. Avec des buissons de souvenirs aperçus, disposés au hasard. L'on revient pourtant  à un  moment privilégié, celui qui colore une vie. Un saut qualitatif, du familial à la vie sociale. C'est l'entrée dans une école hors du monde habituel. Un côté artisanal pourtant ne résumera pas l'ambiance générale de cet internat. Travailler la matière, le bois, les métaux et la terre glaise pour donner des atouts à des jeunes défavorisés de la région serait une courte vue. Le cadre qui structure cet établissement peut éclaircir les choses. La direction de l'école dépendait d'une abbaye bénédictine. Une ambiance intellectuelle plutôt tolérante, ouverture aux grands courants artistique de l'époque. Relancer l'art religieux entre autre. Pour les élèves, des cours  théoriques réduit au minimum, ne diminuait pas la valeur de l'enseignement. En fait une occasion unique d’être en contact avec un peintre et un sculpteur connus, Marcel Warrand et Félix Roulin . Vivre de leurs commentaires, comprendre la logique de leur vision du monde. Ces personnages étaient en plein élan créatif, parvenaient à transmettre avec sérieux leur enthousiasme. On était au-delà de l'apprentissage du savoir issus d’un programme. Il se produisait un choc éducatif car l'on changeait de monde avec la sortie du discours parental. L'adolescence prenait une coloration inédite en des temps difficiles. Un demi siècle plus tard, les événements des années soixante restent vivaces. Les questions anciennes sont toujours d'actualité.Il s'agit d'être en état de curiosité et de créativité. Garder vivace la capacité d’étonnement. Des choses neuves sont advenues. Le monde des logiciels numériques est apparu, devenu réel aujourd’hui, ce qui était inconcevable à l'époque. Être  émerveillé devant ces  nouveaux outils. On parle de réalité augmentée. Impossible de comprendre ce phénomène post-industriel sans faire l’histoire des nouveautés logiques. On simule  maintenant de la tôlerie en trois dimensions sur écran; faire grâce à des programmes spécialisés tel le logiciel Sculptris  du modelage de formes et leurs donner une diversité de matières grâce à des fonctions multiples. La photo numérique aura, grâce aux pixels, permit de présenter des  vues inouïes, impensables en des temps anciens, une démocratisation radicale. L'argentique restera nécessairement assez élitiste. La beauté  du noir et blanc, un moyen d’expression pour cercles restreints, a une qualité qui est plus proche de l’inconscient, d’une ambiance de rêve. L'étrangeté c'est que la couleur en photographie est moins parlante. La soirée se termine avec des considérations sur la modernité en cours. Une passionnante mutation. L'on trouve maintenant sur Internet des algorithmes créant des fractales semblable à la pousse des fougères. La théorie des nombres se diffuse dans le grand public. Après une longue soirée dans cette taverne, l'un des deux anciens de Maredsous  s'arrête de parler. Il est étonné de l'intrusion du mathématique dans l'art. Un enthousiasme devant de l'inédit, insoupçonnable dans les années soixante. Une évolution folle aux conséquences incalculables tel la prolifération d'une arborescence du jeu de la vie mis au point par le mathématicien Conway. L'étincelle initiale du cours de dessin et de modelage de Maredsous n’arrête pas de guider les désirs d'aujourd'hui


Bruno Goidts.                                                                                   Mai 2012

Métaphysique de l'amour de Schopenhauer.



Lire Schopenhauer est un remède radical contre l'insomnie. Dès les premières phrases, permet un total dépaysement. Lecture équivalente à  la prise d'un puissant antibiotique contre les illusions. L’excursion d'un chirurgien de l'âme dans les entrailles de la passion amoureuse et de la terreur devant la mort. On peut ainsi mieux  comprendre l'univers culturel qui aura permis l'éclosion de la pensée freudienne. Ce philosophe allemand vous tend une main vigoureuse, propose un voyage métaphysique redoutable. Fait venir des associations d'idées peu habituelles mais  est  dangereux pour les esprits fragilisés. Au petit matin ce livre me sera tombé des mains. Mettra fin à  un rêve avec deux séquences. D'abord nous sommes en 1989. Parcourir en vélo avec Lacan une forêt des lamentations, celle où d'innombrables névrosés sont  enchaînés aux arbres, prostrés. A chaque détour de sentier des cabinets d’analystes. Dans cet enfer d’une prison  végétale,  un étrange murmure, une légère brise, est perceptible. Un orchestre symphonique joue les soupirs sans fin des damnés de la terre. Provoque  une révélation sans conséquences pratiques, mais débouche sur un constat,  ces galériens  ne sont que des êtres pris au piège insensé de leur individualité. L’excursion terminée, voir Lacan s'éloigner sans mot dire,  en passe de devenir un étranger perdu de vue. Cela  rend songeur, crée une mélancolie à l’origine insondable. N’empêchera pas cette  vision du départ d’une puissance paternelle  de se dissoudre. La fin du rêve est brutale. Ultime souvenir,  il se rend chez un juge d'instruction pour témoigner, avec un dossier à charge. Nous n’en saurons jamais plus.  S’ensuit un nouveau songe. On est en 2016. Il n’est plus question d’explorer un domaine forestier, ni de se prosterner devant un mur des lamentations ou de chasser le Diable à coups de pierres. Prendre place avec Schopenhauer dans un chasseur à réaction à décollage vertical. Engin militaire apprécié particulièrement par les forces anglaises. L’ascension est stupéfiante. Soudain l’on a une vue d’ensemble non seulement sur des étendues boisées et de leurs éclaircies mais de l’ensemble du paysage de la névrose. Tout défile avec précision, les ralentissements de l’engin aux commandes souples agissent tel un  zoom puissant  sur image. Mais ce nouveau scénario, à l’insu du rêveur, débouche sur de l’insupportable. Face à un sérieux problème, il est question de métaphysique de la mort. Quelque chose se déchire. L’apparence du monde, ce puissant socle du moi, se fissure. La suite, difficile à relater, se compose d’idées ou d’images à l’éclat insoutenable, un puzzle à reconstituer. Des fragments de pensées subsistent. Il était question d’individualité mortelle et de l’éternité de l’espèce. Même la nature du temps était mise en cause. Le réveil est proche, l’envie d’un café et de pain grillé à la gelée de groseille se précise. Hypoglycémie. S’éloigne sans mot dire, un concept jaloux de son autonomie, la puissance de la volonté. Je ne sais rien de plus. Furieux de la défaillance de mon entendement.